Juuni Kokki --> Les 12 Royaumes

Si une jeune fille nommée Youko, adolescente comme les autres, soucieuse de rentrer dans la norme, se voyait en quelques heures bombardée « élue » dans un royaume féerique d’une dimension parallèle ? Si elle amenait deux amis avec elle et basculait dans ce monde magique pour en découvrir les règles et rencontrer ses nouveaux alliés ? Si elle était servie par un bishonen taciturne capable de se changer en licorne ?

Si tout cela arrivait, que se passerait-il ?

Dans un compte de Perrault ou une histoire des frères Grimm, le prince charmant finirait sûrement par se ramener, une pantoufle à la main histoire de botter le cul aux méchants… Dans un film hollywoodien, on aurait le droit à une splendide histoire d’amour sur fond de quête épique, chez Walt Disney, l’héroïne et sa bande de super-copains auraient une méchante diabolique contre laquelle lutter, une fille que tout le monde s’accorderait à détester en toute légitimité.

Mais dans l’univers d’Ono Fuyumi, la donne est toute autre et c’est principalement contre eux-même que devrons lutter les trois amis, contre leurs doutes, contre leurs ambitions, contre leur incompréhension vis-à-vis des lois d’un nouveau monde, auquel ils n’appartiennent pas.

Dans les Douze royaumes, les conspirateurs sont aveuglés par la peur, par l’ignorance ou par leur sens de la justice, les traîtres cherchent à être reconnus à leur juste valeur, et l’héroïne, manipulée par ses propres conseillés, devra apprendre à ouvrir les yeux sur ses défauts et ses erreurs pour être acceptée par son peuple et pouvoir venir en aide à son pays.

Si le synopsis de la série peut faire penser à un animé d’héroïc fantasy parmi tant d’autres, le visionnage nous fait découvrir un tout autre aspect. Youko se retrouvera embarquée contre son gré dans une aventure ou elle devra apprendre que même dans un monde de compte de fée, il est indispensable à un souverain de garder à l’esprit les besoins de son peuple et ses propres faiblesses.

Cet animé met en scène des persos très humains et attachants, personne n’est parfait, même quand on est « élu des dieux », les notions de justice et d’équité peuvent varier selon les cas sans être faussées et les gens profondément gentils n’ont pas toujours raison. C’est un univers complexe qui sert de décor à cette intrigue et on ne se contente pas d’une société ébauchée mais d’un monde avec son Histoire et ses règles.

L’ambiance de « Juuni Kokki » et très prenante et nous donne envie d’y croire et de connaître toute l’épopée de Youko, servie par de magnifiques décors, un chara-design agréable et une bande son à tout casser.

« Les douze Royaumes » est vraiment une très bonne série, malheureusement trop méconnue. Pour ceux dont le porte monnaie ne supporterait pas ce genre d’achat, l’histoire est tirée d’un livre qui a donné son nom à l’animé mais je suis totalement incapable de vous dire s’il est traduit en français, sous quel titre, et par qui.

GB