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Le pavillon des fous
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19 octobre 2006

La Jeune fille de l’eau

Ca fait longtemps que je suis tenté de parler du dernier Shyamalan, et renonce par paresse, et par crainte, tant ce film m’a impressionné. Je prends donc mon courage à deux mains, et me lance enfin. Mais cette décision est due à un épisode récent de mon histoire personnelle que je m’empresse de vous communiquer, postulant d’emblée l’intérêt profond que le lecteur peut prendre à la découverte de ma trépidante et passionnante existence. Ainsi, voilà quelques week-ends en arrière, alors que j’étais en famille à la campagne dans un lieu où la télé ne passe pas (enfin si arte, mais bon…), je fus chargé d’amener des dvd histoire de rentabiliser le home-cinema fraîchement installé là-bas. Fourbe, et oublieux de la consigne, j’optais en catastrophe pour deux films à portée de main et d’envie : Signs et Le Village, tous deux de Shyamalan. Consternation lors de la découverte du choix proposé. On critiqua copieusement mon obsession quasi monomaniaque pour certains objets et la ténacité dont je faisais preuve en m’acharnant à toujours les proposer, ou plutôt les imposer à mon entourage. Je proposais un scrabble ou pire, un monopoly, si ça leur plaisait pas, et que de toute façon, c’était pas parce que c’était en gros la cinq ou sixième fois – huitième m’objecta-t-on pernicieusement – qu’on voyait un film qu’on s’en lassait, au contraire, il y avait là matière à développer un autre regard, à faire de justes trouvailles, étant donné qu’il était certain que la moitié de tels chef-d’oeuvre avait dû leur passer au-dessus de la tête. Par ailleurs conciliant, et afin d’aplanir les difficultés, je me dévouais pour servir à chacun un verre de génépi, constatant du même coup la nécessité prochaine à retourner se réapprovisionner du côté d’une station de sport d’hiver.

Le Village fut enfin choisi. Et sitôt commencé, je ne pus m’empêcher de commenter le rire de Noah dans les première scènes, lorsque la présence de ceux-dont-on-ne-doit-parler est mentionnée : rire de celui qui déjà sait que tout ceci n’est qu’une fable, qu’une comédie ; rire de l’innocent qui est le véritable éclairé, de l’idiot qui seul connaît la vérité, figure anticipé de l’aveugle qui guide la communauté dans les ténèbres. Après avoir essuyé quelques huées violentes, et des dénégations concernant ce que les ignorants ne se privèrent pas de nommer « mes élucubrations », je me rabattis sur mon verre, maugréant que de toute façon j’avais raison, qu’apparemment ça valait le coup de revoir le film puisque personne ne s’en souvenait. Et là, l’illumination me frappa. Nous en étions à la fin du film : l’héroïne sort de la forêt, et change de monde. Elle rencontre un homme qui va lui servir d’adjuvant. Il doit lui donner un remède, devient détenteur de son secret, la considère comme une créature fantastique, et lui fournit le moyen de rentrer chez elle, où son retour verra son assomption en tant que leader spirituel futur de la communauté. Ainsi, l’ensemble de La Jeune fille de l’eau m’apparut comme un développement direct de ce motif déployé à la toute fin du Village, film précédent du réalisateur. La cohérence de l’œuvre, et sa progression maîtrisée me stupéfièrent. C’est cela qui me motive aujourd’hui à présenter La Jeune fille de l’eau. (Ah, et puis aussi je me disais qu’il était temps que je me mette à parler cinéma sur le blog) (Ah également : mes titres sont très abusivement tiré d’Agamben, mais bon je leur trouve une pertinence sinon de fond du moins de force) (Ah, enfin: je présente et dissèque un peu; ça fait longtemps que le film est sorti, je m'épanche un peu, et puis comme c'est le grand film sorti jusqu'à présent cette année, je peux bien y passer un peu de temps; mais pas d'inquiétude: pas de spoils décisifs (enfin je crois)).

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affiche

Magnifique ophélisation de l'héroïne.

Image recomposée, ou tout est imbriqué dans les moindres détails, mais totalement absente d'un film qui n'aura de cesse de lutter contre elle...Et déjà l'idée que le temps joue...

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Enfance et histoire

Ce film se présente comme un conte pour enfant. Comme à son habitude, Shyamalan utilise des codes génériques : histoires de fantômes, de super héros, d’extra-terrestres, de monstres sylvains, et ici quasi conte de fées, avec une ondine dans le rôle principal. Ce contexte narratif est souligné plusieurs fois, puisque les codes de l’histoire pour enfants sont caricaturés à travers le critique de cinéma, mais aussi avec le nom de l’ondine, Story, ou encore les épisodes de narration indirecte proposés à travers la famille chinoise. L’héroïne doit accomplir une quête dans le monde des humains, se faire connaître de certains d’entre eux, trouver parmi eux les représentants de catégories d’adjuvants précis, et retourner dans son monde une fois sa tache accomplie. Les rôles que jouent les habitants de la propriété rappellent les archétypes des personnages de contes. On les retrouvent ans beaucoup d’études sur ce genre (je vous passe les structuralistes russes, mais bon, en gros ça part de Propp et Todorov). Un jeu s’installe donc autour de ces catégories : il faut les définir, et trouver leurs équivalent dans le groupe proposé. Les fonctions sont à attribuées, et des rôles sont à tenir. Les personnages se trouvent investis d’une mission, d’un autre rôle à tenir, par-dessus celui, inexistant en fait, qu’il avait originellement dans le film.

Ce décalage réflexif est d’abord emprunt d’un très fort humour, les personnages, banals, doutant de l’histoire dans laquelle ils sont embarqués. Ils décident de faire confiance à une jeune femme, potentiellement hystérique, dont les pouvoirs magiques restent totalement à prouver. Ils le font par bienveillance, par gentillesse. Ils se racontent à eux-mêmes une nouvelle histoire. Ils doivent faire l’épreuve de la redécouverte de leur statut d’enfant, distant, à réactiver, et de toutes les conséquence que cela implique.  Cette tonalité humoristique est relativement nouvelle chez Shyamalan. Jusque là l’humour était assez discret. Presque absent des deux premiers films, il commence à se diffuser dans Signs d’abord autour des enfants, puis un peu dans Le Village comme dans la scène de la déclaration d’amour de la sœur d’Ivy. Dans Lady in the Water le cadre quasiment parodique se déploie complètement, notamment avec le critique de cinéma qui tient un rôle tout à fait caricatural, mais dont la caricature même va faire sens. Il s’agit de monsieur Farber, dont le nom même indique son aspect besogneux, éloigné de toute poésie. On peut voir dans ce nom l’opposition entre l’être « vates », prophète, inspiré, et celui « faber », ouvrier, se tuant à la tâche. Ici le critique est bien celui qui a renoncé à l’enchantement du monde, celui pour qui la poésie n’est qu’assemblage et combinaison de règles, sans portée, sans discours, sans histoire finalement. Celui qui a définitivement renoncé à l’enfance, et donc à son pouvoir de parole, à sa capacité à raconter même. C’est bien cela que Shyamalan combat de manière comique : loin d’être cette revanche sur les critiques qui ne l’auraient pas compris, ce film montre qu’il est possible, en exhibant à outrance les codes narratifs que l’on utilise, de raconter une histoire dans laquelle le spectateur va se laisser prendre et emporter. Et cela en tenant en plus un discours sur le cinéma et la société. Montrer les ressorts de la poésie ne revient pas à y renoncer, au contraire. Cela en constitue juste une modalité renouvelée de son usage. Car ce film est bien ce qu’il annonce dès le début : un conte poétique, empruntant un ton léger, souvent drôle et décalé.

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reflet

Une jeune fille privée de piscine, et qui, incapable de retourner de l'autre côté du miroir trompe sa peine avec un reflet. La surface reste impénétrable.

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La communauté qui vient

Mais le propos se veut également dramatique. Comme dans toute histoire, l’héroïne court un danger. Celui-ci est personnifié par un monstre pelouse, gros chien aux yeux rouges et à la mâchoire intimidante. Cette bête est capable de se camoufler dans l’herbe en s’aplatissant afin d’attaquer sa proie sournoisement. S’il y a critique de la critique cinéma dans ce film, à mon sens c’est plutôt là qu’il faut en voir une image… Comme souvent chez Shyamalan, le monstre est à deviner. Il se cache, ou ne l’aperçoit que mouvant, dans des reflets, le plus souvent montré comme étant dans le contre-champ (et ce dès la première scène, parodie d’emblée de l’ensemble du film). Dans cette histoire, cette menace est un obstacle entre Story et son monde, un opposant qui l’empêche de rentrer chez elle. Dès lors, pour remédier à cet obstacle, le concierge qui a recueilli Story tente de constituer autour d’elle un communauté à même de l’accompagner et de la protéger. Ce principe d’une communauté fait écho au Village, mais semble en inverser le propos. D’une vision pessimiste il semble que l’on passe à une construction plus optimiste. La communauté qui se constitue se donne un but pratique, existe pour une tâche donnée, erre et cherche la justesse de ses fondements sans installer un fonctionnement arbitraire et trompeur. Elle devient elle-même quête, celle menée par le film finalement. La communauté relie donc des êtres quelconques auxquels la situation va donner un sens ou une fonction. Les limites posées par le modèle du Village, et que tout le film éprouvait, sont donc ici balayées : la construction se fait à tâtons, suivant les nécessités, et n’est pas imposée d’essence. Un modèle souple se substitue à un modèle rigide.

Mais derrière ce premier niveau de la communauté se dessine un hors-là du film à travers le personnage de l’écrivain. Derrière la communauté de l’immeuble se dessine celle d’un pays, d’une société. L’écrivain devient un maillon d’une chaîne de sens pour le devenir du monde. De la découverte du vaisseau dépend ainsi un double destin : celui de tous, et celui individuel de cet écrivain. Il y a là une figure messianique très affirmée. Ce motif est présent dans tous les films de Shyamalan : l’idée d’un guide pour une communauté est insistante chez le réalisateur. De plus, ce guide est soit lui-même caché, soit lié à une notion de sacrifice, direct ou indirect. Ces figures se superposent souvent, mais dans Lady in the Water cela se multiplie, se retrouve dans de nombreux personnages, comme diffracté en une multitude. Je ne ramènerai pas ça au discours de Shyamalan lui-même qui se présente comme figure messianique, mais cela insiste sur la croyance nécessaire à la fois à la construction de l’œuvre d’art et à la constitution de la communauté. Il faut un engagement sous forme de foi dans ce qui est à accomplir.

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communaut_

C'est vrai, vue comme ça, elle a l'air d'une belle brochette de bras cassés cette communauté, mais bon...

Le temps qui reste

Il y aurait beaucoup à dire sur la ramification du grand thème de Shyamalan, à savoir la Frontière. Mais il est là directement mis en relation avec le procédé de la révélation. Il ne s’agit pas comme dans les précédents films de faire découvrir au spectateur quelque chose qui va bouleverser sa vision du film. Petit à petit Shyamalan abandonne cette facilité narrative. Mais de multiplier les découvertes presque anodines qui provoquent un sentiment permanent de révolution du regard. Il s’agit de creuser les apparences en permanence, d’aller sous la surface, et en ça l’image de la piscine voyant émerger une nymphe est éloquente, comme l'est tout le jeu autour des hors champs. Mais ce qui se dégage de tout cela est une communication entre cet avant et cet après de la révélation. Cela est manifesté par l’image des répercussions des actes accomplis dans un monde sur l’autre monde dans le film. Des univers communiquent dans l’espace comme des événements communiquent dans nos vies. Une sorte de conscience du temps s’installe, de son travail. Cela est perceptible à travers les phénomènes de génération dans le film, ou par l’évocation du travail du deuil de son passé ou même de son avenir. Les temps n’est pas à venir, il est infiniment présent. Il reste et s’impose comme tel, laisse des traces : souvenirs, phobies, contes oubliés…

Mais le temps est aussi celui de la narration, du film même. C’est le temps de l’histoire qui nous est présentée. Et la gestion du temps prolonge ici tout le travail de Shyamalan autour des flash-back, leur donnant un sens propre et non plus seulement dramatique de révélateur. Le montage de Lady in the Water m’a fasciné. Alors que l’on quitte Story pour son premier envol, nous la retrouvons éplorée dans une douche. L’ellipse est violente, la cohérence de la narration mise à mal. Nous ne découvrirons ce qui s’est réellement passé que plus tard, mais semble-t-il sans nécessité d’élucidation. Là encore le glissement d’un niveau à l’autre est comme gommé : deux scènes se suivent dans l’ordre du film, mais ne se suivent pas dans l’ordre de l’histoire. Le flash-back s’impose comme maladroitement. Il fait comprendre certains éléments, mais ils avaient eu le temps d’être déduits par le spectateur, et sa longueur fait qu’il déborde la simple fonction d’éclaircissement. Cette construction assez étrange se comprend je crois à la toute fin du générique. Dans un panneau, en guise de pirouette comique, Shyamalan reprend la parole et s’adressant à ses filles leur dit quelque chose comme « je la raconte encore une fois puis au lit ». En plus de réaffirmer sous forme de boutade d’univers de conte du film, cela précise le type de narration mimée, quasi orale. Il y a un conte et un conteur. Ce conteur tente de coucher ses filles sans succès. L’ellipse et le flash-back peuvent alors être compris, la première comme une tentative de la part du narrateur d’accélérer le récit pour coucher ses filles plus tôt, et le second comme le rappel des enfants qu’un épisode manque et u’il faut le raconter. C’est le statut même de ces procédés narratifs qui est mis là en lumière, en plus de toutes leurs autres fonctions habituelles, dans cette simple mention finale. Une fois encore sous la surface un autre univers se laisse deviner, une autre construction. Mais à chaque niveau la même idée qu’il y a bien un temps qui s’écoule, se répète ou se reprend, et reste.

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traces_de_pas

Quelques traces qui s'échappent pour finir.

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Commentaires
S
paraphrase: pourquoi un si maigre commentaire pour un message? Par pur esprit de contradiction? Par envie de se démarquer? Ou parce que tu n'as pas lu le message entièrement?<br /> <br /> Désolé d'être un peu cassant mais je suis étonné de la sécheresse du commentaire, et des sous-entendus pas très agréables qu'il recèle. Mais je vais néanmoins y répondre courtoisement.<br /> <br /> 1)"Pourquoi autant de bla bla pour un flim."<br /> Ben j'espère que ce n'est pas que du blabla, même si ça peut en avoir l'air. J'essaie de dire des choses sur le film, même si maladroitement. Le relisant, je m'aperçois néanmoins d'une difficulté que je n'ai pas su du tout résoudre et qui m'a si longtemps empêché d'achever ce texte, du coup long, sur ce film: il est extrêmement difficile à analyser sans parler d'éléments précis, et du coup sans en gâcher les effets. J'ai voulu ménager la chèvre et le chou, en parler en développant certains aspects sans rien en dévoiler. J'aurais dû soit juste le présenter (mais un peu tard maintenant), soit carrément analyser des séquences en les décrivant d'abord pour rendre plus clair mon propos, lisible par ceux qui ont vu le film, certainement beaucoup trop abstrait pour les autres.<br /> Sinon, plus généralement, je crois qu'on peut longuement parler d'un film, et heureusement. On n'est pas obligé de s'en tenir au compte-rendu de l'histoire. Je suis étonné de ce "pour un film", comme si c'était déplacé de tenir un propos analytique sur un tel matériau. Ce que j'essaie de faire n'est pas très original, et il y a pour légitimer cela toute une littérature critique très abondante sur le cinéma...<br /> <br /> 2)Par pur exercice de critique littéraire?<br /> C'est effectivement un exercice littéraire, ou critique. Mais il n'est pas "pur" au sens où il serait vain (du moins je l'espère!). Je ne fais pas ça de manière arbitraire, sur tout et n'importe quoi. Je suis d'autant plus bavard qu'un sujet m'intéresse et que j'ai envie de faire partager cet intérêt. Par ailleurs, ce n'est pas pour moi quelque chose d'extrêmement original, même si le support ne m'est pas habituel. C'est un peu ce que je fait tous les jours, sous une forme dérivée.<br /> <br /> 3) Par envi de montré son savoir faire? <br /> Ah... la question narcissique... c'est là la question la plus désobligeante, et celle qui sous-tend toutes les autres... Alors d'abord oui: il y a bien une jouissance à montrer ce que l'on sait faire, à exhiber ses compétences. Cela vaut pour toute manifestation ou toute expression d'analyse/critique/description. De plus, je ne vois pas comment on pourrait nier la dimension narcissique concernant ce support qu'est le blog, par essence forme narcissique. C'est important mais c'est aussi à relativiser. D'une part le public est quand même restreint, pour ne pas dire confidentiel (donc la jouissance repose en grande partie sur un fantasme disproportionné). D'autre part l'aspect narcissique n'est pas exclusif d'autres motivations. Si on retire une satisfaction à l'idée qu'on va être lu et apprécié, ce n'est pas exclusivement cela qui pousse à écrire un texte, à investir du temps et de l'énergie dedans. Le formuler ainsi est assez réducteur et mesquin. Pour ma part je me considère assez conscient de cet aspect des choses, et je le reconnais dans tout ce que je peux entreprendre. Je suis prof, et la jouissance narcissique est une des grandes satisfactions de ce métier. Le nier c'est hypocrite. Mais ce n'est pas la seule motivation. Il faut aussi avoir un objet dont on veut parler, ne serait-ce que parce que c'est plus facile ainsi se susciter une adhésion. Ainsi je reconnais dans ta remarque son effet de "blessure narcissique" que j'éprouve. Je suis vexé parce que quelqu'un dit que ce j'ai fait est vain, alors que je l'avais fait en fantasmant le contraire. Dur retour à la réalité... Mais par ailleurs je reste persuadé du bien fondé de ce que j'ai écrit sur le film, de sa (relative) pertinence et de son (modeste) intérêt. Comme quoi, la question narcissique ne fait pas tout... Et il ne faut pas oublier qu'il y a l'inverse de la jouissance narcissique: la frustration de ne pas pouvoir se mettre en scène narcissiquement. Je ne t'empêche en rien d'écrire sur ce que tu souhaite, et ne vais pas commenter le fait que tu choisisses de parler de tel ou tel sujet, jugeant par avance que celui-ci mérite développement tandis que celui-là pas. Si ça m'intéresse je lis, sinon non. C'est tout. (et je lis tout ce qui se fait sur ce blog, alors que je ne circule guère sur ce type de support par ailleurs).<br /> <br /> 4) Ou tu aimes le flim?<br /> A ton avis? C'est vrai que je ne le dis pas explicitement, mais quand même... L'espace que je lui consacre parle en sa faveur, et je dis quand même au début que j'étais inhibé tant ce film m'a impressionné. J’ai attendu par peur de mal en parler (et apparemment j'avais raison puisque le résultat n'est pas satisfaisant). Néanmoins si brute que oit la remarque, j'en prends note pour la suite, et serait plus explicite dans la manifestation de mes appréciations. En outre, je précise que ce qui m'a aussi décidé à achever de rédiger cette réflexion c'est d'avoir vu les très bons textes de SSof et de Grenouille Bleue sur Indigènes et dans Paris. Ce côté émulation, chacun est libre de l'interpréter comme il l'entend. Pour ma part je ne rédige pas des textes avec l'idée que je vais intimider tout le monde. Au contraire j'espère que ça va donner envie d'écrire. Je postule que ceux qui vont avoir plaisir à me lire auront aussi plaisir à écrire sachant que j'aurai moi plaisir à le lire. (C'est tarabiscoté, mais c'est à peu près ça).<br /> <br /> Voilà donc quelques éléments de réponses. Je reste un peu dubitatif, un peu vexé, un peu agacé et un peu triste. Mais bon. Je me sens un peu nigaud de répondre aussi précisément, mais je ne me voyais pas ni envoyer bouler simplement, ni chercher à comprendre le sens peut-être caché et subtil de ce commentaire qui a au moins le mérite de proposer un modèle parfaitement inverse du mien : économie des moyens, efficacité du propos ! J'espère au moins que c'est plus clair à présent. Oui j'aime ce film (je l'adore même: le film de l'année pour l'instant pour moi). Oui j'aime l'idée que les gens apprécient ce que j'écris. Oui j'aime écrire. Et non tous ces éléments ne sont pas contradictoires. Ce sont eux mêlés qui engendrent ce blabla dont j'espère qu'il n'est pas que cela et qu’il intéresse quand même certains.
Le pavillon des fous
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